Il est des moments surprenants dans la vie. Être ravi qu’une chanteuse dont on se réjouissait d’entendre la voix limpide en concert privé … être privée de voix, en est une. Mais elle avait des choses à dire 😉
1️⃣ Artistes et politiques, quelle relation?
Nous avons parlé du rôle que l’artiste peut ET doit jouer en politique, pas celui d’un troubadour, amuseur publique (« Ce serait bien si on avait un groupe pour se détendre à la fin du meeting ! ») mais celui de passeur de message politique en amenant les citoyenNEs vers l’art, vers le terrain du sensible.
Laisser monter les artistes sur scène. Mais pas pour déployer leur art, mais pour parler politique, pour utiliser leur sensibilité, leur accès aux émotions qui, dans le monde calculateur des personnes politiques actuelles, dénote et permet d’entendre une autre parole, une autre intelligence.
Yael parle ainsi de son cerveau « arborescent ». J’ai été frappé par cette expression qui montrait bien que les intelligences sont nombreuses, les structures de pensée diverses. Et que chacune a sa place et sa force. Qu’à vouloir cantonner le politique dans la rationalité managériale (ah les grandes écoles 😅), on se prive de l’accès au sensible et donc à la transformation (relire l’épisode 1 sur la dépolitisation vs désensibilisation et le 3 sur la transformation naissant de l’émotion, c’est bien fait cette série d’articles quand même 😂)
Alors certes c’est complexe, la prise de paroles politique étant assimilée à une prise de paroles partisane et la pression de l’industrie artistique pour une « neutralité politique » étant forte. Mais justement, en laissant l’artiste s’exprimer plutôt que juste (soi disant) cautionner (en chantant pour, sculptant au bénéfice de…), on pourrait ainsi peut-être à la fois éviter leur stigmatisation ET accéder à une autre expression politique.
Ce soir là, j’en ai rêvé 🥰
2️⃣ Communication: CNV et politique, est-ce compatible?
Quand on a passé son enfance en Israël, la question de comment communiquer avec l’autre prend un sens aigu.
Et assez naturellement, en parlant expression sensible et émotionnelle, en parlant de connexion à l’autre, est arrivé un de mes dadas 😛 dont j’ai pu pousser quelques bribes (#spoileralert: propagande) auprès de Yael et ma promo de Académie Des Futurs Leaders : la Communication Non Violente.
Et c’est toujours riche de parler de ça en politique et démasquer les mauvaises interprétations de la #CNV. Car la réaction immédiate est régulièrement la même « Ouais mais ton truc de bisounours, là, ça marchera jamais dans les quartiers! », « La CNV c’est un truc de faux-cul, la politique c’est cash, faut savoir se dire les choses! », « Se parler doucement sans élever la voix, c’est travestir sa colère ».
C’est vrai ça?
Et bien c’était l’occasion de réaffirmer que parler de ses émotions et de ses besoins, ce n’est pas s’abaisser ou baisser sa garde, c’est se connecter à l’autre, c’est passer de la compétition à la collaboration. Quand je parle en « JE », sans juger l’autre, sans utiliser le « tu qui tue », j’ouvre un chemin possible pour le « NOUS ».
Et je peux le faire en parlant de ma colère, en élevant le ton, en étant sincère et authentique, en proposant des prochains pas qui soient fermes voir fermés (« Je te propose que nous ne parlions plus de ça»). Et si l’autre me juge, me trouve gnangan ou faible? Et bien tant pis.
Car me laisser aller à l’agressivité (et je le fais régulièrement, débordé par ma colère….) c’est surement me faire plus mal à moi qu’à l’autre, avec une certitude: la disparition du « NOUS ».
Alors je ne dis pas qu’il faut être nécessairement gentil et proactif avec tout le monde, notamment quand en face il n’y a pas d’authenticité et que du cynisme (tout rapport avec le conseil municipal toulousain est fortuit 😅) mais si je décide de dialoguer et d’interpeller, je me dois de le faire en me respectant moi-même et donc l’autre.
Comme dit Marshall Rosenberg « Nous avons 2 choix dans la vie: être heureux ou avoir raison » (que notre coach Marc décline de manière pertinente en « Avoir raison ou avoir des résultats »)
Cadeau bonus ci-dessous, mes 3 sources vidéo préférées sur la CNV par ordre de complexité, sources que j’ai partagé à Yael qui souhaitait en parler en famille (bon sujet de débat: la CNV est-elle utilisable avec son compagnon / sa compagne et les enfants? Réponse personnelle: 💣🌋🧨)
😎 🚗 Cool, rapide et et activiste par Vincent Verzat (7 min)
👩🏫 🎓 Plus formel mais traduction fidèle du bouquin de Rosenberg « Les mots sont des murs ou des fenêtres », pour les fainéants de la lecture comme moi 😉 (17 min) avec un focus plus sur l’écoute empathique
📖 La référence native, long mais vraiment puissant, par Rosenberg lui-même. Drôle et touchant: (2h)
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